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Charge mentale: quand les femmes doivent penser à tout.


Quotidiennement, toutes ces pensées parasitent l’esprit de nombreuses femmes qui le plus souvent, sont aussi mamans. Source de beaucoup de stress, c’est ce qu’on appelle la charge mentale.

 

La charge mentale : c'est quoi ? Qui la porte dans le couple ?

 

La charge mentale, c’est le fait de devoir penser à tout, tout le temps. 8 femmes su 10 la ressente. Génératrice de stress, elle est « une charge cognitive qui pèse principalement sur les femmes. Leur esprit est perpétuellement sollicité par la gestion et l’organisation quotidienne et constante dont elles ont la responsabilité pour la bonne marche du foyer », définit Marie-Laure Monneret, fondatrice de Bloom Coaching et auteure du livre Exit la charge mentale (2018).

 

En plus de leur travail salarié, de nombreuses mamans endossent ainsi un double, voire un triple emploi domestique et parental (sans compter la vie de couple et la vie sociale). Comment donc ne pas être épuisée ? Rien d’étonnant donc à ce que de nombreuses mamans soient fatiguées, irritées et stressées, culpabilisant même de ne pas pouvoir tout gérer. « Une femme qui souffre de sa charge mentale finit par avoir une mauvaise image d’elle-même car elle a l’impression de n’être bonne nulle pas. Elle essaye de tout gérer, seule, de tout faire parfaitement mais objectivement, ce n’est pas possible », assure Marie-Laure Monneret. Beaucoup s’imposent une réelle pression, « se disant qu’elles n’ont pas à se plaindre », poursuit la coach.

 

« Quand je me suis installée avec mon mari, j’ai réalisé au bout d’un certain temps que c’était moi qui gérait et anticipait la majorité des choses. J’ai subi cet état de fait pendant un long moment, sans songer à en parler. Je me suis vite sentie très stressée, dépassée et même jugée quand j’en discutais à base de “c’est toi qui stresse toute seule, ou t’exagères, etc.” », raconte Marie, membre du collectif T’as pensé à (TPA).

 

La charge mentale ne laisse aucun répit, tant et si bien que lorsqu’elle s’accumule, elle peut provoquer des dégâts physiques (maux de dos, insomnies, migraines…), des disputes au sein du couple, voire pousser au burn-out.

 

La charge mentale : pourquoi les femmes (et mamans) sont-elles seules à gérer le foyer ?

 

« La charge mentale est un problème systémique », assure Marie. Elle provient des normes sociales inculquées depuis l’enfance, des modèles familiaux dans lesquels nous avons tous grandi, où l’attribution des rôles et du comportement se fait en fonction du genre. « La société patriarcale dans laquelle nous sommes apprend en grande partie aux hommes qu’ils n’ont pas besoin de savoir cuisiner, faire le ménage etc. que ce n’est pas leur rôle », poursuit-elle.

 

La société dans laquelle nous évoluons peine en effet à sortir des stéréotypes de genre, à la maison comme au travail. Les femmes se sont émancipées de leur rôle d’épouse et de femme au foyer, elles sont entrées dans le monde du travail sans pour autant que les rôles au sein de la famille ne changent. Aujourd’hui, de nombreuses mamans se retrouvent ainsi à gérer seule ou presque l’organisation du foyer, l’éducation des enfants, les tâches domestiques … en plus de leur emploi.

 

La charge mentale qui en découle assiège perpétuellement leur cerveau, y compris au travail. Difficile de se concentrer sur sa réunion quand on pense à tout ce qu’on a à faire à la maison. Leur concentration et leur comportement au travail ne peuvent qu’en pâtir, et participent à accentuer les inégalités homme-femme dans le monde du travail.

 

Voir plus loin, pour plus d'égalité femme-homme:

 

Pour que la tendance s'inverse, « il ne faudrait pas seulement repenser les rôles au sein de la famille, mais à l’échelle de la société », assure Marie. Pour cela, le gouvernement a un rôle à jouer : « il faudrait déjà revaloriser la durée du congé paternité », affirme t-elle.

 

En 2021, le congé paternité a déjà été allongé à 28 jours (contre 11 auparavant) dont 7 obligatoires. L’objectif de cette réforme était d’impliquer davantage les pères dans la prise en charge des enfants et des tâches domestiques, tout en réduisant les effets de l’arrivée d’un bébé sur la carrière professionnelle des nouvelles mamans. Néanmoins, encore aujourd’hui, seuls deux tiers des pères prennent entièrement leur congé, le plus souvent pour des raisons professionnelles, déclarent-ils.

 

Or, « l’arrivée d’un enfant rend la gestion du foyer beaucoup plus difficile et instaure une réelle inégalité dans le partage des tâches », assure Marie-Laure Monneret. A ce moment là, la charge mentale explose : quand la mère prend son congé maternité, « elle apprend à s’occuper de son nouveau-né, elle va chez le pédiatre, s’occupe de trouver des places en crèche, souvent sans l’aide du père qui est déjà retourné travailler », décrit la coach. Quand la jeune mère reprend le travail, « une routine est enclenchée et elle continue de prendre toutes ces tâches en charge », conclut-elle.

 

Les entreprises ont aussi beaucoup à faire : malgré des décennies de luttes et de progrès, les femmes souffrent encore d’inégalités incontestables dans la sphère professionnelle. Les discriminations à l’embauche, le sexisme au bureau, le manque de parité sont autant d’éléments qui creusent les inégalités entre hommes et femmes. Sans parler des inégalités de salaire : en 2019, une femme gagne en moyenne 22% de moins qu’un homme. Or, « l’inégalité salariale génère cette inertie dans l’organisation familiale », assure Marie-Laure Monneret. « Quand un enfant arrive, dans 70% des cas, c’est la maman qui cesse de travailler pour pouvoir s’occuper de son enfant. Et c’est assez logique : notre éducation, nos modèles nous y poussent, mais aussi le volet financier puisque le plus souvent, le papa gagne mieux sa vie », explique t-elle.

 

Communiquer pour expliquer la charge mentale aux hommes:

 

« La première étape pour se libérer de la charge mentale, c’est d’en prendre conscience et de communiquer avec son conjoint », explique Marie-Laure Monneret. Car si on souhaite faire disparaître les causes et non seulement les symptômes, c’est à deux qu’on peut y arriver. « Il faut expliquer à l’autre ce qu’on ressent, prendre des exemples concrets afin qu’il comprenne qu’il faut intervenir », assure la coach.

 

Attention toutefois à ce que la discussion demeure constructive et bienveillante, afin que le conjoint ne se braque pas. « Lui n’aura pas forcément l’impression de ne rien faire », explique t-elle. Ou bien, il trouvera ce déséquilibre normal et logique. « Mon mari est très ouvert. Malgré tout, un des sujets qui nous a valu de longues discussions concerne le fait que comme il travaille plus, qu’il gagne plus d’argent, il est normal que moi je compense par l’entretien du foyer. C’est un argument rationnel. Toutefois, il faut prendre en compte que le travail salarié n’a rien à voir avec le travail domestique : l’un est rémunéré, l’autre non, l’un donne un statut social, des droits à la retraite… l’autre non. Ce n’est pas comparable », détaille Marie de TPA. Selon une étude réalisée en 2017 par la marque américaine Welch’s, être mère au foyer équivaut à assurer 2,5 emplois à plein temps : une semaine ordinaire compterait ainsi plus de 98 heures de travail.

 

Pour que le message soit audible, il est donc important d’avoir un discours objectif et précis : décrivez ainsi la situation (l’enchaînement des activités d’une soirée par exemple) de manière factuelle, exposez votre ressenti et proposez une solution. Rien n’empêche d’aller plus loin par la suite, mais c’est un premier pas vers plus d’équilibre.

 

S'organiser pour ne plus être épuisée:

 

Une fois le déséquilibre identifié, « on redistribue les rôles de chacun en veillant à l’équité », recommande Marie-Laure Monneret. Pas de solution universelle car chaque couple est différent. L’essentiel est de trouver son rythme, à deux car la « co-construction très importante pour quelle soit pérenne », assure la coach.

 

Côté logistique : listez et répartissez toutes les tâches ménagères à réaliser selon votre emploi du temps et les capacités de chacun. Cela permet de réaliser toutes les choses qu’il y a à faire et que tout le monde soit au courant de la nouvelle organisation plus équitable.

 


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